Le voici désormais en voie de stabilisation sur deux front. D'un côté on assiste au retour de quelques titres AAA capables de rivaliser de nouveau avec les méga-productions occidentales, de l'autre lancé sans frein dans la folle course du marché mobile, le jeu vidéo nippon cultive sa différence et fait pleuvoir les yens.
Plus que jamais exotique, le made in Japan retrouve son ADN. Pas toujours très compréhensible vu de chez nous, il s'épanouit de nouveau et semble retrouver son point d'équilibre. Décryptage post TGS 2014, édition symbole de ce renouveau...
Vous n'avez jamais entendu parler de Disney Tsum Tsum ? De World Soccer Collection S, School Girls Strikers, Chain Chronicles ou encore Shiroi Neko Project ? Normal. Les TOP des ventes sont désormais des plus opaques vu de France (et hors spécialiste absolu). En revanche, ne vous y trompez pas, ces titres génèrent chacun plusieurs millions d'euros de revenus par mois. Des cartons phénoménaux pour des titres aux coûts de développement maîtrisés et qui n'ont besoin que d'un seul territoire pour s'épanouir. Rare.
Un développeur rencontré sur place me précise les choses :
Vu d'occident, le jeu vidéo japonais redevient quelque chose d'un peu obscur, quelque chose d'otaku... alors que pas du tout vu de Tokyo. Regardez dans le métro, dans la rue : tout le monde joue, plus encore qu'avant. Sauf que les joueurs ont changé. C'est totalement sociétal.
Capcom, Square Enix ou Sega l'ont compris et misent plus que jamais sur ce créneau ultra lucratif qui leur permet de singulièrement relever la tête depuis quelques mois. Pour couper la poire en deux, les plus gros éditeurs japonais rachètent ou font appel à des studios européens et américains pour s'occuper de leurs jeux AAA. On l'a vu avec les récents Tomb Raider, Hitman, Dead Rising, DMC & co. Le meilleur des deux mondes ? Une nouvelle voie certainement.
La Next Gen : pourquoi faire ?
Reste un problème évident, du moins vu de l'occident : le bide des PS4, Wii U et Xbox One au Japon. Car oui, on en est là. Les ventes ne décollent pas. Les jeux de la génération passée étant même vendus plus chers que pour la New Gen. Un comble.Si je reviendrai prochainement sur les raisons profondes expliquant ce retard à l'allumage que certains observateurs nippons annoncent irrémédiable, attardons-nous sur un point clef que nous révèle un développeur vivant au Japon depuis plusieurs années :
Des résistants de (très) haut niveau
Mais attention, à l'image de ce que l'on a pu découvrir lors de cet énergique TGS 2014, les jeux AAA purement japonais n'ont pas totalement dit leur dernier mot. Au contraire, ils sont en train de relever la tête, et de bien belle manière.Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, Final Fantasy XV, The Evil Within, Bloodborne, Dragon Ball Xenoverse, PES 2015... autant de titres qui n'ont pas (plus) à rougir de la compétition internationale. Et même si ces derniers risquent de réaliser de bien meilleures ventes aux Etats-Unis et en Europe que sur leur propre territoire, leur excellence ludique et technique prouve qu'après une période compliquée, les japonais sont loin d'avoir dit leur dernier mot.
Pour conclure, sachez qu'aujourd'hui au Japon, le marché se retrouve clairement coupé en trois :
- les joueurs occasionnels (smartphones)
- les passionnés (consoles traditionnels)
- les ultra core (PC)
et bénéficier de nombreux avantages.
Le jeu vidéo japonais a changé. Un mouvement qui prend de l'ampleur, diversifie l'offre et cultive plus que jamais sa différence. Tous les ingrédients pour faire de lui un bouillon de culture palpitant et de nouveau fascinant pour des yeux étrangers. En effet, il requiert de s'y intéresser, et pas juste du coin de l'oeil.
Le jeu vidéo japonais n'est donc pas mort, au contraire, il est de retour.